Au Soudan, dans le sud de la région de Kordofan, les populations Noubas ont vécu en paix, dans le respect des différentes religions et des différentes ethnies pendant des siècles.
Après le changement de gouvernement en 1983, Khartoum a décidé d’appliquer la loi de la Charia et des politiques d’arabisation à travers tout le Soudan. Les Noubas, avec leurs ethnies africaines traditionnelles, devinrent des cibles pour les polices nouvelles. 30 ans plus tard, le mode de vie des Noubas a radicalement changé : alors qu’ils étaient habitués à vivre sans vêtements, désormais ils se couvrent ; ils ont aussi adopté la langue Arabe.
Toutefois, il y a des zones où un groupe d’opposition, le Mouvement pour la Libération du Peuple Soudanais (SPLM) dont les leaders sont des Noubas, n’accepte pas cette arabisation forcée, qu’ils perçoivent comme une attaque contre leur culture. Ils ont donc décidé d’entrer en guerre contre Khartoum la même année.
Un cessez-le-feu a été déclaré en 2005. En juin 2011 ont eu lieu des élections controversées, au cours desquelles le leader politique Nouba, Abdellaziz Al-Hilu, a perdu au profit de l’ex gouverneur du Darfour, Ahmed Haroun, mis en accusation par la Cour Pénale Internationale. Les combats ont donc de nouveau éclaté.
Les bombardements aériens menés par Karthoum sont devenus le quotidien des Noubas. Ils vivent dans des cavernes dans les montagnes pour échapper à ces bombardements et ils survivent principalement grâce aux fruits et aux feuilles sauvages. Il n’y a pas d’aide humanitaire, le gouvernement de Khartoum ayant interdit aux agences internationales d’entrer dans le sud de la région de Kordofan.
“You will forget me” tente d’illustrer les changements dans la vie quotidienne des Noubas. La paix, la stabilité et le bonheur, essentiels pour les Noubas, ont maintenant disparu. Désormais, leur vie quotidienne est un combat interminable pour assurer leur survie, qui se résume à chercher de la nourriture et recourir aux armes.