Iconographe iconoclaste, Elisabeth Sourdillat cherche et commande des images pour la presse (L’Obs, La Magazine Littéraire) et l’édition (Gallimard, Hachette). Militante du droit des auteurs, elle suit l’actualité du droit de la création et des publications. Comme elle est partageuse, elle enseigne ces matières (iconographie, droit d’auteur, droit des images mais aussi sémiologie des images et littérature jeunesse) en filière métiers du livre à l’université.
« Des hommes qui lisent »
« Je suis en train de faire une recherche pour une couverture de roman. Lire le texte, établir une liste des thèmes qui constituent mes « pistes ». Puis partir à l’affut de l’image qui provoquera le désir du lecteur, le désir de se saisir de ce bouquin là.
Dans ma liste il y a « la lecture » puis, plus précisément, un homme qui lit. Mission de l’iconographe : regarder partout où se trouve de la photo, fouiller dans les recoins pour sortir l’image qui va bien. Ce travaille m’amène à regarder des milliers de clichés sur chaque thème.
Je pars à la chasse. Chez Divergence, je diverge, je dérive, je me fais une sélection à part, je m’amuse, m’affranchis des contraintes du client (Choix du noir et blanc ou de la couleur, format de parution, représenter le personnage du livre ou plutôt l’idée de lire, parfois coller au titre, possibilité de recadrer, droit à l’image à clarifier).
Joie de la cueillette : dans mon panier garni, une variété de possibilités de traiter le sujet. 5 couleurs et 5 NB, celle qui convoque les grand frères Doisneau, Duane Michals, la peinture de la Renaissance, celle qui ferait une super pochette de disque, la photo réaliste ou documentaire…
Hum. Il reste tout de même 33 images dans le fichier « non choix ».