Corine Hamel, iconographe multimédia, qui travaille pour la presse, la communication, l’édition et les institutions culturelles,
« La proposition de l’ANI et de Divergence est pour moi l’autorisation donnée à un enfant de
déambuler dans une confiserie pour y piocher, librement, tout ce qui lui fait envie.
Attention, je ne parle pas d’un hypermarché de la photographie où tous les rayons
débordent d’images, sans qualité, sans cohérence, au plus bas prix, avec une certaine
obscénité de la surabondance.
Ici tout est fait maison, par des auteurs-photographes passionnés et amoureux de leur
métier. Des artisans en quelque sorte.
Tout y est goutu, un tourbillon de saveurs.
Je reprends le fil des mots clefs de ma déambulation chez Divergence.
C’est un inventaire à la Prévert. Mais quelle sensation de liberté ! Et ce pur plaisir de
découvrir les réponses visuelles apportées par les photographes à l’appel d’un mot clef.
AVOIR 20 ANS, REVER, JEUNESSE dans un premier jet pour Avoir 20 ans au temps du
Covid. Question d’époque.
MARS 2011, NOTRE HISTOIRE, 2004, MARS pour un coup d’oeil dans le rétro et voir ce
qu’il en ressort : la création de l’agence en 2004, leur histoire, et Mars 2020, covid toujours,
31 mars 2020, Paris-Nord, 2ème semaine du premier confinement, un an déjà,
Les gares vidées de leur agitation, la sidération de ces lieux désertés.
Je creuse encore un peu ce thème de la gare.
La gare, au coeur de la ville, symbole de la modernité, de la révolution industrielle en
marche au tournant du 20ème siècle. De la confiance aveugle dans le progrès. La gare lieu
de passage, symbole d’un départ en vacances, de retrouvailles sur le quai…la gare
cinématographique. Un lieu où des vies se jouent.
Je tiens mon sujet.
LA GARE DU NORD s’impose d’elle-même.
La gare des banlieues nord, de la Seine-Saint-Denis, la gare de l’aéroport Roissy
Charles-de-Gaulle, de L’Eurostar avant le Brexit, de l’ouverture vers l’Europe, de Vigipirate,
des mouvements de grêve des cheminots, de la casse sociale, des petits boulots, de la
précarité, de la crasse, du désespoir. La gare transformée en galerie marchande et pourtant
la gare tombée de son piédestal, miroir de notre société, de ses tiraillements, de ses espoirs
et de ses déceptions.
Cerise sur la gâteau, je découvre le travail au long cours de Myr Muratet que je ne
connaissais pas. Quasiment 20 ans de vie photographique consacrée au peuple ferroviaire.
Quel engagement ! Et un livre “Paris Nord” paru en 2020 chez Building Books.
Félicitations Mr Muratet pour votre travail. »