Élisabeth Perrot a travaillé 25 ans dans la presse féminine. “Une variété infinie de recherches et d’images, de la photo lifestyle à la prise de vue en studio, des commandes de portraits aux reportages de mode, des photos beauté aux reportages de guerre, des recherches people aux documents d’archive. Un métier adoré, des équipes au top et des collaborations avec tant de photographes. Je me suis bien amusée ! Et si possible, je continue !”
« Carte Blanche : un grand champ de possibles s’ouvre à moi. Petit tour dans les fichiers bien rangés du site de Divergence. Où commencer, où s’arrêter, l’éternel dilemme de l’iconographe. D’abord les séries de reportages puis l’ordre alphabétique des photographes, vers des sujets plus personnels, plus intimes. Je classe, je déclasse, je trie, je mélange, et, au fur et à mesure, les photos font sens, un récit se dessine devant moi : D’abord les lumières d’un bar, dehors la nuit, les rues désertes et une marche sous la pluie. Il entre. Les reflets dans les verres sagement alignés derrière le comptoir ; rassurant, un refuge. Il se réchauffe. Longuement…La nuit peut attendre. Lorsqu’il repart, la pluie a cessé, laissant de petits miroirs contrastés sur les tables de bistrot.
Devant lui, l’immeuble se dresse, flou, vision de fin de nuit. Fatigue, puis black out. Le lendemain, le jour est levé depuis longtemps. Le soleil s’invite dans la chambre, à travers les rideaux qui flottent doucement, poussés par la brise. Il se souvient alors qu’elle avait posé ses bras en croix sur le marbre de la table du bar et qu’elle attendait, confiante, et abandonnée. Il a perdu la notion du temps. La pluie est de retour. Dehors c’est à nouveau la nuit, l’heure de tous les possibles. Il sait qu’elle sera là ce soir.Parfois les iconos se racontent des histoires, au gré des images de leurs confrères photographes”.